En Guinée-Bissau, les femmes qui produisent du sel grattent la terre salée puis la filtrent à l’eau afin d’obtenir de la « saumure », une eau saturée en sel, qu’elles font ensuite bouillir sur du feu de bois de mangrove pour en récolter le sel. Très consommatrice en bois et source de déforestation massive, il faut 3 tonnes de bois pour produire 1 tonne de sel. Cette technique est également nocive pour la santé des femmes qui inhalent les fumées à longueur de journées. Face à ce constat, l’association Univers-Sel a développé, avec les producteurs locaux et des paludiers de Guérande, une technique de production plus écologique : la saliculture solaire. La saumure est versée sur des bâches en plastique et l’action du vent et du soleil provoque l’évaporation de l’eau et la cristallisation du sel. Univers-Sel déploie cette technique en Guinée-Bissau, dans la région de Oio, depuis 2016. Durant les 2 premières phases de 3 ans chacune, soutenues par la fondation, 48 productrices relais de 38 villages ont été formées à la saliculture solaire, et ont transmis leurs compétences à 1 500 femmes. Ce projet a été récompensé, en 2019, par le prix Solutions Genre et Climat décerné par le WECF. Univers-Sel souhaite, pendant cette nouvelle phase de 3 ans (2023-2025) approfondir l’accompagnement des productrices déjà formées, diffuser la technique à d’autres villages, renforcer la filière de vente de bâches et développer la commercialisation de sel.
Créée en 1991 par des producteurs de sel de Guérande, Univers-Sel dispose de presque 30 ans d’expérience dans le développement salicole en Afrique de l’Ouest. Une des spécificités d’Univers-Sel repose sur les missions techniques de paludiers bénévoles français qui partent en binômes pour effectuer des formations sur le terrain. Univers-Sel travaille depuis 2014 avec la fédération paysanne KAFO pour la mise en œuvre des actions en Guinée-Bissau. KAFO est une organisation solide et reconnue dans le pays.